MILLET Alfred
Réseau GALLIA-KASANGA
MILLET Alfred « Mort pour la France »
Né le 2 décembre 1913 à Reuille
Agent P2 – immatriculé VX 23 210 – chargé de mission de 1ère classe – Capitaine
« 1935 : Diplôme d’Ingénieur de l’Ecole Nationale de l’Agriculture de Rennes.
1936 : Officier de Réserve, ayant suivi l’Ecole des Officiers de réserve de Saint-Maixent.
1942 : Nommé Professeur d’Agriculture à la Direction des Services Agricoles de Saint-Brieuc.
Le 10 mai 1940, lors de l’offensive allemande, le Lieutenant MILLET, était en 1ère ligne en Belgique dans les Ardennes, sur la Meuse au nord de SEDAN, exactement là où eu lieu l’attaque des divisions panzers qui allaient contourner la ligne Maginot et envahir la France.
Peu après le déclenchement des hostilités, après la mort de son capitaine, il prit le commandement de la compagnie mais après 4 jours d’enfer et une conduite héroïque, il fut blessé par une bombe de stuka (chasseur aérien allemand), le 14 mai 1940.
Après plusieurs mois d’hôpital et malgré une jambe orthopédique (nerf sciatique sectionné, invalide à 60%), il s’engagea dans les Services de renseignements du M.L.N. (Mouvement de Libération National). Puis, il est intégré au sein du réseau GALLIA-KASANGA. Il était rattaché aux Services Britanniques SOE : branche Action de l’Intelligence Service (précise son fils).
Début juillet 1944, Alfred MILLET a entre autre permis, après l’avoir récupéré et l’avoir caché, de faire rapatrier d’urgence en Angleterre avec l’aide du réseau SHELBURN, le Major JONES des Etats-Unis qui devait rendre compte à l’Etat Major américano-britannique d’une mission stratégique de la plus haute importance.
En effet, à cette époque, les Alliés étaient toujours bloqués en Normandie (la percée d’Avranches n’eut lieu que le 30 juillet suivant), aussi, le 29 juin le Général EISENHOWER décida de faire parachuter 3 responsables de l’OSS et de l’I.S. dans le Morbihan, afin d’étudier sur le terrain la possibilité d’un débarquement allié sur les côtes du Morbihan afin de soulager le front de Normandie et de prendre les Allemands à revers.
Par la suite, Alfred MILLET fut arrêté par la Gestapo (SD – SicherheitDienst) – et préféra la mort plutôt que de parler et de livrer son Réseau.
Le 24 juillet 1944, il fut exécuté dans un bois à LA HARMOYE (Côtes du Nord). son corps ne fut découvert que le 14 août suivant et pu être identifié grâce à sa jambe orthopédique.
Entre temps, l’Intelligence Service ignorant ce qu’il était devenu mais le croyant détenu à la prison de Saint-Brieuc, avait demandé à la Résistance de le faire libérer. Aussi, le 1er août 1944, les FFI de Max LE BAIL prirent d’assaut la prison ce qui a permis la libération de 34 prisonniers dont 19 devaient être fusillés le lendemain matin… »
Légion d’honneur à titre militaire du 4.01.1947
Médaille de la Résistance J.O. du 17.05.1946
Croix de guerre avec Palme 28.01.1941
Citation à l’Ordre de l’Armée
Citation à l’Ordre de la Division (Général ALLARD)
Diplôme de Reconnaissance de la Nation Américaine signé du Général EISENHOWER
Sources : son fils MILLET Yann, Revue d’Histoire de la Deuxième Guerre mondiale n° 85, janvier 1972, attestations militaires, Office national des Anciens Combattants et Victimes de Guerre des Côtes du Nord.