Réseau Cyprien

Le réseau Cyprien

Il fut créé et dirigé par Guy Marienne.

Ancien officier du 2è Bureau de la Marine en 1939/40, Guy Marienne entre en contact avec le réseau Gallia dès le printemps 1943 grâce à Jacques Laboureau (ancien du réseau F2 qui avait recruté en novembre 1940 Henri Gorce-Franklin*). Il met sur pied un réseau constitué majoritairement d’employés de l’Office National Interprofessionnel des Céréales, y compris sa future femme, Marie-Louise Freneix. Pendant un an, il assure chaque semaine une liaison avec le chef régional de Limoges, transmettant des renseignements provenant de Bretagne, de Normandie et d’île de France, et fournit à divers chefs de région du réseau des agents issus de l’ONIC, dont il dirige le secrétariat général depuis 1941.

Il utilise également ses fonctions à l’ONIC pour camoufler des réfractaires au STO, et fournir faux-papiers et refuges à des agents de Gallia, au nombre desquels Henri Gorce-Franklin lui-même, qui voyage sous la couverture d’inspecteur de l’ONIC, ce qui lui permet d’esquiver maints contrôles policiers.

Son réseau, le réseau Cyprien, est rattaché au réseau Darius en avril 1944 et Marienne reçoit l’ordre de développer son organisation et de constituer un maillage serré sur la Bretagne et la Normandie. Il parvient ainsi à transmettre à Darius les plans de toutes les défenses côtières et le relevé des effectifs allemands du Havre, de la région du mont Saint Michel, de toute la côte bretonne. Il transmet également le compte-rendu des réunions tenues à l’hôtel Majestic à Paris entre Français et Allemands concernant le marché des principales denrées alimentaires. Il maintient un contact continu avec le réseau Darius jusqu’en juin 1944, malgré le resserrement des soupçons autour de lui et l’arrestation de plusieurs de ses amis.

Guy Marienne dit Cyprien, chef du réseau du même nom est rattaché à Gallia. En juillet 1944, Henri Gorce-Franklin ordonne à Marienne de se rendre en Bretagne, où la plupart des réseaux SR ont été anéantis, d’y établir la liaison avec les troupes débarquées et de leur fournir tous renseignements utiles. Marienne y arrive le 31 juillet et ses agents entrent en contact avec les unités américaines progressant en Bretagne, et plus particulièrement avec les SR qui leur sont attachés. Marienne et ses agents procèdent notamment à des fouilles d’immeubles abandonnés par les Allemands, et communiquent ainsi aux Américains le plan des défenses de la ville de Guingamp peu avant qu’ils ne l’attaquent. Ils se font également les émissaires des FFI auprès des forces alliées pour leur obtenir un appui, et évaluent le rapport de force FFI/FTP. Sa mission est donc un succès bien qu’il soit coupé de Gallia suite à la chute de la Centrale Darius. Elle se poursuit tardivement car Marienne conduit également une mission de renseignement aux alentours de la poche de Royan fin septembre.

Il rejoint ensuite la DGER à Paris. »

Sources :

Extrait du mémoire de DEA de Ph. Meyssonnier (d’après les sources Gallia et corroborées par Madame Marienne, ancienne secrétaire de l’Amicale Gallia : entretien avec Jacques Dieu, en 2004).

* J. Médrala. Les réseaux de renseignements Franco-Polonais 1940-1944. Ed. L’Harmattan. 2005